« Me voici » … après 55 ans

« Me voici » … après 55 ans

En 1965, cinq nouveaux prêtres bétharramites ont été ordonnés dans la cathédrale de Milan par l’imposition des mains de Mgr Luigi Oldani, évêque auxiliaire de Milan: le père Luigi Speziale (décédé en 2019 après une vie passée en Terre Sainte), le père Ennio Bianchi, ainsi que trois futurs missionnaires: père Mario Zappa, père Arialdo Urbani et père Alberto Pensa.
Trois histoires différentes mais avec un « fil conducteur » qui les unissait: chacun d’eux a toujours essayé d’incarner avec une passion particulière le « Me voici » de Saint Michel Garicoits, fondateur de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram.
Les pères Mario, Arialdo et Alberto, étudièrent ensemble pendant plusieurs années et partagèrent chaque instant jusqu’au 12 juin 1965, puis … voilà, ils ont pris des chemins, apparemment, différents, n’imaginant pas du tout à ce moment-là qu’ils se croiseraient à nouveau … dans d’autres parties du monde!

 

« Me Voici » pour le Père Mario, originaire de Triuggio (MB) qui vit et travaille dans la paroisse « Notre Dame de Fatima » de Bouar (République Centrafricaine).
Après des années passées à Rome, voici son « oui » à la demande de départ pour la mission, au cœur de l’Afrique.
Un nouveau monde pour lui, mais en peu de temps il s’est habitué à de nouveaux rythmes; depuis des années il a été l’animateur des jours de retraite des Sœurs Clarisses à Bouar, un infatigable confesseur qui arrive toujours quinze minutes plus tôt (en Afrique!).
Toujours prêt avec ses anecdotes, lecteur passionné qui partage volontiers livres et articles, messager profond et téméraire d’un évangile sans frontières, sans lui oublier comme professeur de philosophie au séminaire.

 

 

« Me Voici » pour le père Arialdo, un vrai missionnaire comme on peut l’imaginer non seulement parce qu’il est en symbiose avec le lieu où il vit depuis des années, mais cela se voit encore plus lorsqu’on l’écoute raconter des histoires de sa vie, avec ses plus de 50 ans de vie missionnaire passée « aux quatre coins du monde » (et ce n’est pas une façon de dire) : en Thaïlande, au Brésil, en Côte d’Ivoire et enfin en République Centrafricaine.
Il vit à Niem depuis son arrivée (1986), il connaît chaque pierre, chaque histoire, chaque visage et chaque âme de ce lieu.
Entouré de ses mignons poulets, il bouge calmement, mais il ne reste jamais immobile, surtout avec ses mains!
Curé du village, il défend son peuple avec courage et pas même un fusil planté sur le ventre ne lui a fait donner les clés de sa voiture à ceux qui voulaient lui voler ce précieux moyen de transport qui lui permet d’apporter des livres et de l’éducation, de la nourriture et des vêtements aux pauvres qui vivent plus loin des missions. Le fusil s’est plié devant une vie qui est un cadeau désintéressé.
Homme de peu de mots et de nombreuses œuvres, il se souvient de ses origines valtelliniennes dans le fameux « fromage de Niem » en l’exportant aussi dans la capitale Bangui, où il n’y a pas de pâturages tels que sur le magnifique plateau de Niem.
Il a été le premier missionnaire bétharramite à arriver en Centrafrique, il y a longtemps, en 1986 et c’est grâce lui si aujourd’hui la diocèse de Bouar est illuminé et fécondé par le charisme de Saint Michel Garicoits.
Mais sa première destination a été l’Asie du Sud-Est, la Thaïlande, atteinte après un long voyage en … bateau!
De retour en Italie, pour une période de congé, il rencontre le père Pensa, et il lui propose de le rejoindre, ayant besoin d’aide dans le nord du pays.

 

 

« Me Voici » pour le père Alberto qui partit de la petite ville de Lierna, sur le bord du lac de Como, pour le pays asiatique.
Ceux qui le connaissent parlent de lui comme d’une personne de peu de mots, très silencieuse et réfléchie; mais le voir en « action » en mission il l’est et plus encore.
L’affection qu’il reçoit à chaque fois qu’il arrive dans l’un des nombreux villages construits au fil des années dans les montagnes, qui à l’époque étaient accessibles seulement après plusieurs jours de marche dans la forêt et peu l’importait s’il n’y avait qu’une ou quelques familles chrétiennes.
Sans oublier l’affection des enfants accueillis depuis plus de 30 ans au Holy Catholic Center; et aujourd’hui devenus adultes et parents, qui amènent leurs propres enfants à la mission afin qu’ils reçoivent la même éducation qu’ils ont reçue.
Il ne peut pas passer inaperçu le matin, à la fin de la messe, comme un « père » qui, à l’entrée de la mission, salue tous les enfants et les voit sortir en file indienne vers l’école. Son regard paternel reste sur eux jusqu’à ce que le dernier enfant soit partit.

 

 

Les voici : aucun d’eux n’a jamais cessé de semer la Charité et l’Espérance dans la vie et le cœur du prochain, croyant dans la force du don gratuit et quotidien et que l’Amour emporte sur tout, montrant avec leur sourire confiant et désarmant qu’un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt en croissance !

« Me voici, sans retard, sans réserve, sans retour, par amour pour la volonté de mon Dieu ! » (Saint Michel Garicoits)